vendredi 27 janvier 2017

La signature du boulanger



Une lame dans la main, le boulanger incise rapidement chacun des pâtons qui attendent sagement sur le tapis d'enfournement. Il appuie machinalement sur le bouton de buée pour remplir la chambre de cuisson de l'humidité qui donnera au pain sa croûte fine et dorée. Ça y est, les premiers pains sont au four! Le boulanger reprend sa paline et recommence à poser les pains méthodiquement sur le tapis. Il faudra reproduire ce rituel six fois d'affilé pour que le four soit plein. Mais, tandis qu'il s'agite devant son four, le boulanger semble inquiet. Il regarde à intervalles réguliers les premiers pains qu'il a enfournés. Progressivement son regard s'apaise puis affiche même un air de contentement... Mais qu'a t-il vu ? Suivons un de ces pâtons lors de sa mise au four: d'abord notre morceau de pâte s'est affaissé lamentablement sur la sole réfractaire. Puis, comme reprenant vie, il a entrepris sa dernière et ultime levée. Pendant une dizaine de minutes il a gonflé harmonieusement jusqu'à prendre sa forme finale qui apparemment satisfait notre boulanger. Mais il y a mieux : à l'endroit où ce dernier avait donné ses coups de lame, la croûte s'est redressée et affûtée comme une arête de montagne. Voilà, c'est certes un peu superficiel mais c'est ça qui rend notre artisan heureux : la grigne de son pain « crache ».

Le pain qui "crache"  à la cuisson


Petit florilège de grignes en tout genre: